Man of Steel – Pas vraiment super mais pas vraiment naze

Superman, c’est vraiment le super héros que je n’aime pas. Son manichéisme primaire, ses collants moulants, son papa rempli de bons sentiments dégoulinants, à peu près tout dans Clark Kent m’énerve. Mais Man of Steel se gargarisait de changer cette image exaspérante et de nous proposer un nouveau Superman. Et puis, dedans, il y a Michael Shannon. Alors j’ai sauté dans la première salle disponible pour assister à ma dose mensuelle de super-héros.

Le film commence sur la planète Krypton. Face à sa destruction imminente – une sombre histoire de noyau devenu instable-, le Général Zod tente un coup d’état. Jor-El, de son côté, profite de la confusion pour sauver son fils et sa race, en envoyant celui-ci sur Terre. Zod et ses sbires assassinent Jor-El et se font exiler dans la zone fantôme. Des années plus tard, on retrouve le petit Kal-El, alias Clark, sur Terre, où il mène une existence d’errance, où il tente d’utiliser ses pouvoirs pour le mieux. Un jour il découvre un ancien vaisseau kryptonien, rencontre Lois Lane et met en marche son destin.  Et puis bien sur Zod revient.

Il est clair que le film donne un vrai petit coup de jeune à ce bon vieil amateur de collants bleus. Mais cela n’empêche pas le film d’être assez décevant. Le scénario se traine en longueur. Bien entendu, je comprends la nécessité d’expliquer les origines du mythe et tout le tintouin mais là c’est beaucoup trop long ! La partie sur Krypton est au départ assez enthousiasmante puis commence à ennuyer – on a compris que Zod allait être exilé, pas besoin de nous montrer le processus complexe et bourré d’effets spéciaux un peu moche par lequel c’est fait. Les flashbacks qui nous montrent l’enfance de Superman sont souvent amenés de façon complètement naze et sont d’un intérêt fort limité pour la plupart. Et que dire alors de cette scène des plus stupides où Jonathan Kent se sacrifie (ou se suicide parce qu’on dirait qu’il l’a un peu fait exprès quand même de se jeter sous cette tornade) pour convaincre son fils qu’il doit garder son secret bien caché. En fait l’action réelle du film commence au bout de 1h30 avec le retour de Zod. Après on s’ennuie moins mais on ne peut s’empêcher de remarquer quelques problèmes dans la narration – et ça dérange un peu.

Heureusement, le casting n’est pas si mauvais que ça. Henry Cavill évite le ridicule dans son costume bleu et rouge. Néanmoins, il a souvent un air crispé – sûrement pour souligner le côté torturé du personnage – qui nous donne envie de lui faire des chatouilles parce qu’il est drôlement plus joli quand il sourit. Amy Adams se tartine un personnage assez plat – même la Loïs Lane de Smallville était mieux. Russel Crowe remonte dans mon estime après sa catastrophique performance dans les Misérables : en Jor-El il en impose et c’est plutôt chouette. Kevin Costner est fatiguant en Jonathan Kent, mais on le voit tellement peu qu’il est difficile de savoir si c’est dû au personnage ou à sa prestation.

Le vrai atout de Man of Steel, c’est Michael Shannon. Son Zod est certes méchant mais aussi touchant – j’avais presque envie de lui faire des câlins par moment tellement il avait l’air triste. C’est agréable de voir plus de nuances dans Zod – même si à la fin, Zod est bien plus nuancé que Super-Collant.

Mais ce qui m’a le plus dérangé dans le film, c’est la réalisation de Zack Snyder. Des gros plans toutes les 3 secondes et une caméra sautillante, cher Zack, ce n’est pas très joli et ça fatigue un peu le spectateur. Et en plus, c’est peut être moi, mais j’ai trouvé la musique trop présente et légèrement oppressante – trop de cuivres et surtout trop de bruit pour rien.

Au final, Man of Steel est un film correct pour selon qu’il traite de l’histoire d’un gars sans défaut et gentil tout plein qui aime mettre des collants trop moulants.